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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES

— C’est un traître ! interrompit de Vannes ; vous n’êtes pas ici en sûreté, monseigneur… Nous ne souffrirons pas…

— Monsieur de Vannes a raison, ajouta le précautionneux Genlis, de l’avis duquel se rangea bien vite l’abbé Beaudan.

— Messieurs, reprit le duc, nous avons juré… prenez garde ! Dans notre dernier souper du Palais-Royal, nous avons déclaré que les initiés de la rosette rouge seraient inviolables tout le temps des bals de l’Opéra… Nul de vous, je pense, n’a perdu sa rosette ?

Chacun visita son domino, tout le monde avait la sienne à son bras.

— Vous le voyez bien, ce sera, messieurs, un roué de notre bord… Allons, de Vannes, faites l’appel, vous avez la liste.

— Il manque, dit de Vannes, le duc de Lauzun, M. de Belle-Isle, M. de Saint-Mars, M. de Guerchy et M. de Saint-Georges.

— Encore une fois, ne nous ont-ils pas tous prévenus par lettres qu’ils ne pourraient pas faire partie de notre bande ? Ils ont chacun leurs raisons, reprit M. de Genlis.

— D’abord, quant à Lauzun, dit M. de Lauraguais, il est parti ce soir même chargé de dépêches pour Londres.

— Et M. de Belle-Isle est malade, dit M. de Durfort.

M. de Saint-Mars est en grand deuil, messieurs, affirma le comte de Genlis.