Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges, v3, 1840.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
LE CAFÉ DES ARTS.

parler quand Saint-Georges lui serra le bras à lui faire craquer les os. Le maître d’armes comprit……

— Les gauchers sont dangereux, balbutia La Boëssière.

— Ce jeune homme a des coups à lui, dit Saint-Georges.

— Je vous engage, mon cher chevalier, à ne pas tirer avec le Normand, murmura tout bas M. de Château-Blond à l’oreille de La Morlière.

— Vous êtes d’Évreux, jeune homme ? c’est un bien charmant pays, dit le maître d’armes. Prenez donc ce punch.

— Ma foi, monsieur, je ne vous croyais pas si habile, reprit La Morlière. Je vous en fais mon sincère compliment.

— Je me contente de vos excuses, chevalier, dit le neveu de Mme Bertholet, qui se sentait élevé au troisième ciel.

Il ne voulut pas prendre du punch, saisit son chapeau et sortit.

— Donnez-moi donc la main, lui dit Saint-Georges en le retenant par le bouton de l’habit. Seulement que ce ne soit pas la main gauche !

— Bien volontiers, reprit-il d’un air de triomphateur modeste.

Il ajouta bien bas, en serrant la main de Saint-Georges :

— Merci !

L’heiduque du chevalier arrivait avec un magnifique parapluie de taffetas rose. Saint-Georges