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qui croit creuser des sillons en défonçant des ornières. »

Après cela, comme nous ne connaissons rien de plus violent, nous renonçons à toute autre citation. M. de Saint-Victor est le seul critique qui refuse tout talent à M. Zola, qui a fait triompher dans le roman le genre qu’il a nommé naturalisme et qui le fera sans doute triompher au théâtre. Pour cette fois, je ne chercherai pas quelle doctrine peut exister sous ce mot de naturalisme : je ne m’occuperai que de la rhétorique. Ce mot désigne un système de réformes littéraires qui doivent porter sur la forme à donner aux œuvres d’art et sur le travail préparatoire auquel doit se livrer tout écrivain consciencieux. Pour retrouver l’origine de ce mouvement, vieux comme le monde, il faudrait remonter bien loin dans le passé. Quel naturaliste sans frein que le vieil Aristophane ! et Plaute ! et Lucrèce, qui parait de toutes les fleurs de la poésie la science la plus ardue, quelquefois la plus amère ! et Juvénal, le peintre hardi des débauches de la Rome impériale !… Mais restons dans les temps