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mans de M. Zola, sa littérature étant inhabitable pour moi. J’ai lu de lui, ou pour mieux dire, feuilleté le Ventre de Paris et la Faute de l’abbé Mouret. Cette semaine, par corvée de métier, j’ai ouvert, pour la première fois, le soupirail qui mène à l’Assommoir :

» Voici le trou, voici l’échelle, descendez !

» Je suis descendu, j’ai parcouru, à travers un ennui noir et une répugnance écœurante, cet égout collecteur des mœurs et de la langue, enjambant, à chaque pas, des ruisseaux fangeux, des tas de linge sale humés avec ivresse par leurs ignobles brasseuses,

» Et ce que Bec-Salé vomit sur son chemin.

» L’impression que j’ai rapportée de ces trois lectures est celle d’un écrivain sans aucune originalité, né disciple, foncièrement élève, rapin de Balzac qu’il parodie, de MM. Flaubert et de Goncourt qu’il caricature cruellement. Outrer l’outrance et violenter la violence, défigurer la grimace et ravaler l’avilissement, tel est le procédé exclusif de cet esprit attelé, quoiqu’il rue dans son attelage, et