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se plaignent de ce que la pièce n’est pas absolument nouvelle : comme si l’on inventait du nouveau tous les jours ! comme si les nouvelles idées, les nouvelles théories, ne faisaient pas leur chemin lentement ! Quelques scènes qui sortent de l’ornière habituelle sont suffisantes pour donner de l’importance à un drame, et on ne peut pas nier qu’il s’en trouve dans l’Assommoir.

Un nouveau ressort a été ajouté aux ressorts de la vieille mécanique passionnelle : « Cet homme trahira-t-il ou ne trahira-t-il pas ? — Cette femme se livrera-t-elle ou ne se livrera-t-elle pas ? Ces jeunes gens se marieront-ils ou ne se marieront-ils pas ? » — C’étaient les questions qui passionnaient les spectateurs. Et tout à coup, un audacieux en pose une nouvelle : L’ivrogne boira-t-il ou ne boira-t-il pas ?

Ceux des critiques qui ont été assez perspicaces pour reconnaître ce qu’il y a de nouveau, de hardi, de fécond là-dedans, se sont récriés : « Je vous avoue que cela m’est absolument égal, dit M. F. Sarcey… Qu’il boive et qu’il