Page:Rivaudeau - La doctrine d’Epictète stoïcien.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 23 —

dépendent pas, et des caractères essentiels de ces deux catégories de choses. La deuxième s’adresserait tout particulièrement à cette classe d’hommes qui est en progrès ; à ceux qui veulent être philosophes, commencent à l’être, mais timidement. Les préceptes énoncés dans la première partie leur conviennent, mais il faut cependant que de nouvelles règles s’y ajoutent. Enfin, une troisième partie comprendrait une classification générale et pratique de nos devoirs devoirs envers les autres, envers les dieux, envers nous-mêmes.

Le plan du Manuel se dégage ainsi très net ; il se précise encore par la division des chapitres, qui permettent au traducteur de faire en quelque sorte l’analyse des idées principales.

Au chapitre premier, nous trouvons, en effet, la grande division des choses qui sont nôtres et de celles qui nous sont étrangères, mais aussi ce qui caractérise ces deux ordres de choses. Ce qu’il peut nous advenir de la connaissance ou de l’ignorance de cette distinction, tel est l’objet du chapitre II, tandis que les chapitres III et IV nous énumèrent des préceptes de conduite.

Il faut renoncer à ce qui nous est étranger, nous occuper seulement de ce qui est vraiment nôtre, car nous ne pouvons suivre deux ordres de choses aussi différents. Devant toute image pénible, il faut évoquer le mot d’ordre : « Tu n’es qu’imagination… »

Voilà nettement analysé ce que nous trouvons groupé en un seul chapitre dans les traductions qui suivirent et que l’on se contentera d’intituler « Distinction de ce qui dépend de nous et de ce qui n’en dépend pas ». Politien avait mieux fait, lorsqu’il avait subdivisé cette première matière si importante du Manuel[1].

Cette première distinction, avec ses préliminaires, nous

  1. Chap. I. « Quæ in nobis sint, quaæve non : qualia ve quæque sint. »

    Chap. II. « Quid ex eorum, quæ nostra, quæque aliena sint, ignoratione, notitiaque eveniat. »

    Chap. III. « Quod aliena omittenda, nostra curanda, quodque utraque adsequi non est. »

    Chap. IV. « Quo nos pacto in aspera quavis imaginatione gerere oporteat. »