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faute de son fils, à la mort de sa femme, à la maladie de sa fille et considerer que ces choses sont communes et ordinaires et ne doivent estre estimées nouvelles ni estranges. Que s’il avient quelque chose de mieus contre l’esperance, il faut conter cela pour gaing. La meditation de la mort est fort recommandée par les philosophes, et notamment par Ciceron aus disputes Tusculanes. On dit que les Égyptiens souloient anciennement à l’issue de leurs banquets faire porter une image de mort faite de bois peint d’une coudée ou deus de long, et la monstrant à un chacun dire cecy : En beuvant et te resjouissant regarde cestuicy, et te souvienne que tu seras tout tel apres ta mort.

Cette meditation à la mort est fort propre au Chrestien, et surtout qu’il faut qu’il pense à la mort de Christ, et qu’il soit luy mesmes tué, meurtri, et enseveli avec le fils de Dieu, s’il veut revivre et regner avec luy. Cela va ainsi. Au reste si l’homme qui s’enorgueillist, ou est prest de faire mal, peut se commander tant que de penser vifvement à la mort, il se rabaissera et se retirera facilement du mal. Et comme ainsi soit qu’il n’y ait rien si epouvantable et terrible que la mort, la frequente meditation la nous rend plus suportable et nous y acoustume.

Chapitre 20.

Icy le traducteur fait une seconde partie du livre sans grande raison. Mais il est certain (suivant ce qu’enseigne Epictete) que si quelcun de ce temps veut se maintenir un peu plus sagement que les autres, et que le corrompu