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tu sois emeu pour ce qu’on dit de toy, tu te porteras gracieusement vers l’injurieus. Et respondras à chaque injure qu’il te dira, que ce qu’il dit luy semble estre vray.

Chapitre LIII.
Comment l’on ne peut estre outragé par son proche parent.

Toute chose a deus occasions, l’une par laquelle elle peut estre soufferte et endurée, l’autre par laquelle elle est importable. Si quelcun ha un frère injurieus, il ne le faut prendre ni considerer de cette part, car cette occasion ne se peut souffrir. Mais il le faut prendre d’un autre costé pour considerer qu’il est nostre frere et que nous avons esté nourris ensemble. Et ainsi nous le jugerons estre supportable.

Chapitre LIV.

Cette conséquence est fort mauvaise. Je suis plus riche que vous. Je suis donc plus homme de bien, je suis plus savant, je suis donc meilleur. Mais cecy est plus à propos. Je suis plus riche que vous, mon bien vaut donc plus que le vostre. Je suis plus eloquent, mon langage est donc meilleur. Mais quant à toy, tu n’es ni les biens, ni le langage.

Chapitre LV.
De ne juger personne legerement.

Quelcun se baigne il trop hastivement, ne di pas qu’il le fait mal, mais qu’il est hâtif. Quelcun boit il beaucoup, ne di pas qu’il fait mal, mais qu’il boit beaucoup. Car comment sçais tu qu’on fait mal devant que savoir