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Chapitre XLIV.
Le moien de se retirer des voluptés.

S’il te prend quelque imagination de volupté, contré garde toy comme aus autres choses, pour ne te laisser empoigner. Mais emprains la chose en ton entendement, et prens terme de toy mesme. Outre te souvienne des deus saisons, de celle durant laquelle tu jouiras, et de celle qui t’aportera un repentir apres la jouissance, et alors tu te tanceras toy mesme. Et oppose à ce plaisir le moien par lequel t’estant contenu tu te pourras resjouir et prendre louange. Mais si tu es si pressé par l’occasion que tu sois sur le point de commancer l’oeuvre, garde toy que la douceur atraïante et le chatouilleus allechement ne te surmonte. Et oppose à cela le secret contentement que tu auras en ta conscience ayant obtenu une telle victoire.

Chapitre XLV.
De ne craindre le jugement des hommes en bienfaisant.

Quand tu auras prins resolution de faire quelque chose, et seras desja en besoigne, ne crain point d’estre veu, encores que ceus qui te verront en puissent concevoir diverses opinions. Car si tu fais mal, il ne le faut point du tout faire mais si tu fais bien, que crains tu ceus qui ne te peuvent qu’injustement reprendre ?

Chapitre XLVI.

Comme cette proposition disjonctive, ou il est jour, ou nuit, ha grand poix en façon disjonctive, et grand indi-