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rendras heureus. La maladie sert d’empeschement au corps, mais non pas à la resolution, si elle veut. La boiture fait empeschement à la cuisse, mais non pas à la resolution. Et faut estendre cette considération sur chacune chose qui surviendra et qu’on trouvera aporter ennui ou incommodité à quelque autre chose, mais non pas à nous.

Chapitre IX.
De quelles armes il faut user contre les passions et autres occurrences.

Pren conseil en toimesme, sur ce qui arrive ordinairement, quelle force et vertu tu as pour en bien user. Comme, s’il se présente une beauté d’homme ou de femme, les forces dont tu te dois défendre sont en la continence. Si un travail s’offre, tu trouveras la vigueur, si une injure, la patience et quand tu y seras accoustumé, les passions ne t’emporteront pas.

Chapitre VI.
En quelle part il faut prendre nos pertes, et de ne s’ennuier, si ce qui est hors de nous, nous vient à contrecueur.

Ne di jamais de rien de ce monde : J’ay perdu cela, mais : je l’ay rendu. Ton fils est il mort ? il a esté rendu. Ton champ t’a il esté osté ? il a aussi esté rendu. Mais celui qui te l’a osté est meschant. Que te chaut-il par qui celui qui te l’avoit donné l’a redemandé. Pour le temps qu’il te sera laissé, ayes en soing comme d’un depost, et comme les voyageurs ont de l’hostellerie. Si tu veus beaucoup faire pour toi, quite ces importunes considerations Si je mesprise mes affaires, je n’aurai pas dequoi m’entretenir.