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feras plus commodement ce que tu voudras si tu as en l’esprit ces deus points aussi tost l’un que l’autre Je me veus laver, et garder cependant ma considération naturelle. Et ainsi en toute œuvre. Car s’il s’offre quelque incommodité aus baings, tu penseras aussitost cecy Je ne m’atendoi pas à cela seulement de me baigner, mais je vjouloi bien garder ma resolution accoustumée qui est reglée à la Nature des choses. Ce que je ne feroi pas, si je m’énnuioi de chose qui m’y fust survenue.

Chapitre V.
Les opinions de l’homme genereus doivent estre saines.

Ce ne sont pas les choses qui espouvantent les hommes, mais les opinions. Pour exemple la mort n’est pas terrible, car si elle l’estoit, elle auroit semblé telle à Socrate. Mais c’est l’opinion de la mortqui est effroyable, et rend la mort telle. Si doncques nous sommes empeschés, ou troublés, ou ennuies, n’en donnons blasme qu’à nous mesme, c’est à dire à nos apprehensions. L’homme indocte et indiscret a cela de propre qu’il blasme tousjours autre que soi. Celui qui est encores apprentif, se blasme soimesme mais le savant et bien averti n’accuse ni soymesme, ni autre quelconque.

Chapitre VI.
De ne se glorifier du merite d’autruy.

Garde toy de t’enorgueillir de l’excellence d’autruy si ton cheval se glorifioit pour estre beau, il seroit suportable. Mais quand tu te vantes et prens gloire en la beauté