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militaire qu’ils revêtent en place de leurs habits bourgeois. Ce sont ceux sous lesquels on les a vus faire irruption dans le château. Soudain un bruit de roues appelle leur attention : c’est la voiture amenant de Tours Mme Bruley et sa domestique, Élisabeth Dansault. Elles les voient qui achèvent de changer de vêtements. Eux aussi les ont vues. Ils remontent en selle, se précipitent vers la voiture : « N’est-ce pas la voiture du Sénateur Clément de Ris ? ─ Oui ! ─ Et vous êtes Mme Clément de Ris ? ─ Non. » Sabre au clair, ils entourent la voiture, et c’est en cet équipage, poussant devant eux Dansault, le chirurgien et des paysans arrêtés dans un champ voisin, qu’ils franchissent l’avenue et entrent dans la cour.

On sait le reste : l’invasion des appartements, la mise en état de siège des communs, les serviteurs tenus en respect, le pillage du cabinet de travail, l’enlèvement du Sénateur, le départ, après échange d’un de leurs chevaux contre celui de Boissy. Comme on quittait Beauvais, le cortège croisa, près de la barrière de sortie, une fille Volland qui venait au château. Elle fut toute surprise d’apercevoir Clément de Ris dans sa voiture, escortée de six hommes armés, dont l’un était borgne. La fille Dansault lui apprit que ces hommes étaient des voleurs et qu’ils emmenaient le Sénateur de vive force, après lui avoir pris son argent et son argenterie.