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paisible quartier. Ils prenaient, seuls ou en compagnie d’amis de passage, leurs repas chez un restaurateur voisin, le sieur Duchemin. Le troisième jour complémentaire, un de ces hôtes de rencontre avait passé la nuit chez Duchemin et s’était lui-même inscrit sous le nom de Victor Dubuisson. Quant aux autres, on ne savait comme ils s’appelaient, car ils usaient entre eux de noms convenus, et Baillet avait omis de les inscrire au registre, « ignorant l’obligation d’une telle formalité » ! Sa femme avait toutefois, au vu des passeports, pris leurs noms sur une feuille ; mais la feuille ayant servi à inscrire leur dépense, les voyageurs, la note soldée, l’avaient détruite.

Après une semaine environ de séjour, ceux-ci étaient partis, laissant leurs effets, que des filles de Saint-Avertin étaient venues chercher avec un âne, pour les conduire chez Dumoy, aubergiste au bourg. Elles en avaient reçu commission d’étrangers rencontrés sur la route, et dont l’un portait sur un œil une taie de taffetas noir. Pareille particularité avait été remarquée, chez un des inconnus vus à Tours, par un marchand de la rue de la Scellerie, le sieur Bruneau.

À cela se réduisaient les renseignements recueillis à Tours. On ignorait qui étaient, d’où venaient les mystérieux personnages. Un point toutefois devait plus tard attirer l’attention, le choix d’abord fait par les aventuriers, agents présumés de l’enlèvement, de la maison même habitée par Sourdat, l’un des agents de la délivrance. N’y avait-il pas, dans cette rencontre, l’indice d’une entente entre ceux-ci et ceux-là ? d’un complot, dont l’attentat de Beauvais avait été la