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ce magistrat, sous le poignard des brigands, leur donnera un bon pour une somme de... à faire payer, soit par un ami, soit par un domestique de confiance. Il convient donc, si quelqu’un se présente avec un bon, une lettre de crédit de Clément de Ris, dans sa maison, que vos agents se tiennent à portée d’en avoir de suite avis, pour que l’individu soit arrêté à l’instant. » Certes avoir laissé, promis vie sauve au Sénateur, tout en le plaçant, peut-on dire sous séquestre, dénotait chez les ravisseurs le dessein de tenir un gage en garantie d’une revendication encore ignorée. Laquelle ? Un attentat tout récent, identique, en ses circonstances, à celui de Beauvais, donnait à penser qu’il s’agissait d’argent.

Dans la nuit du 14 au 15 fructidor, trois semaines à peine avant l’enlèvement de Clément de Ris, six hommes armés, vêtus de carmagnoles de différentes couleurs, de pantalons bleus garnis de cuir, et coiffés de bonnets à la hussarde, avaient envahi, dans la commune de Craon (Mayenne), le domicile du citoyen Maignan père. Celui-ci avait été arrêté, frappé, et finalement invité à fournir sur l’heure une rançon de huit mille francs. Sur sa réponse qu’il ne possédait pas chez lui pareille somme, on l’avait emmené et menacé de mort, si, dans les quarante-huit heures, ses fils n’apportaient pas en un lieu fixé, par des chemins convenus, une provision de cent louis. Le malheureux avait, sous défense de crier ni de parler, été conduit, à travers plusieurs bourgs, dans la forêt de Craon, où l’on était resté le 15 et le 16. Ce jour-là, ses fils ayant versé l’argent, il avait été rendu à la liberté. – De telles analogies entre les