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On tient conseil ; on discute ; on décide. Une enquête judiciaire sera ouverte par le Directeur du Jury ; le capitaine de gendarmerie Folliau se rendra sur l’heure à Beauvais pour entendre les premiers témoignages et réglera son action sur ce qu’il aura appris ; de Tours, de Loches, dont le Sous-Préfet est aussitôt informé, des colonnes partiront à la recherche des ravisseurs. Et l’on se met en campagne, mais sans entente préalable, sans unité de vues ni de direction. Faute d’abord de renseignements suffisants, bientôt, en présence de renseignements contradictoires, on procède au hasard ; on cherche pour chercher ; on agit moins qu’on ne s’agite. C’est la confusion, l’incohérence, le début, entre les pouvoirs publics, d’un antagonisme qui va s’étendre à l’infini et paralyser les recherches.

Cependant les commissaires chargés de visiter les auberges ont fait diligence. À minuit, ils arrêtent deux habitants de Chinon, le citoyen Cassenac dit de Castres, et le citoyen Monnet, son beau-frère, logés, celui-ci – ironie des mots, – à l’Hôtel de la Liberté, celui-là à l’Hôtel d’Angleterre, l’un et l’autre « chefs de chouans amnistiés et se vantant journellement d’être prêts à recommencer la lutte ». Ils avaient, le 1er vendémiaire, insulté des gardes nationaux en les appelant : foutus bleus ! Ils prenaient mal leur temps ! Ils nièrent toute participation à l’attentat et invoquèrent un alibi. On les garda néanmoins : « Il n’est pas douteux, écrivait le Préfet, qu’étant connus ils n’auront pas osé faire partie des brigands ravisseurs. Mais ils étaient restés à Tours pour examiner et faire connaître les démarches