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excessivement affligeant, car tout ce qui se décore ici du glorieux nom de républicains est un ramassis de la plus vile et de la plus immorale canaille. Presque tous ont volé, pillé, dénoncé, persécuté, se sont enrichis des dépouilles particulières ou nationales. Eh bien ! cette horde triomphe ici, domine tyranniquement, exclut du droit sacré de voter dans l’Assemblée primaire qui il lui plaît, celui-ci sous prétexte qu’il est noble, quoiqu’il ne le soit pas ; celui-là comme arrière-parent d’émigré ou de prêtre déporté ; un autre, comme inscrit sur un registre civique qui a été caché au public et n’a été ouvert qu’aux adeptes. C’est le comble de l’infamie et d’un véritable despotisme. Je frémis de crainte que le résultat de ces horribles manœuvres ne soit une députation de voleurs de grand chemin sans talents, sans morale, sans principes, pour tout dire en un mot, aussi méprisable, aussi dangereuse que celle de l’an V. Je ne puis mieux t’exprimer tout ce que je redoute de celle-ci. »


IV

Il revint, et, en Touraine, retrouva l’anarchie et l’insécurité. Un incident survenu à Beauvais pendant son absence lui donnait à se croire personnellement menacé. Le 24 février, un inconnu de mauvaise mine, se disant envoyé par ses amis de Tours, s’était présenté au château à la nuit tombante. Mlle Clément de Ris était seule. Il l’avertit qu’un mandat d’arrêt venait d’être lancé contre son père et un autre habitant d’Azay-sur-Cher ; qu’ils prissent leurs dispositions en conséquence.