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close par un non-lieu, les dénonciateurs ayant reconnu la fausseté de leurs imputations. Mais, en décembre 1815, les mêmes bruits reparurent, et une tentative à main armée pour s’emparer du dépôt aurait été faite nuitamment. L’autorité crut devoir tirer la chose au clair. Le 27, au soir, un commissaire de police de Tours, assisté d’un officier d’État-Major, de six gendarmes, de l’adjoint de la commune d’Azay-sur-Cher et de deux habitants du dit lieu, se présentèrent chez Clément de Ris pour opérer, par ordre du Préfet, une perquisition. L’ex-sénateur était absent, sa femme alitée[1] ; auprès d’elle son fils, le colonel baron Clément de Ris, et un ami de la famille, le Maréchal de Camp en non-activité Vernez. Le commissaire explora la maison, n’y trouva rien, et, vu l’heure avancée, remit la suite au lendemain. Il laissa ses gendarmes pour garder toutes les issues, revint le 28 au matin, fouilla la pelouse sans plus de résultat, interrogea plusieurs témoins, constata qu’en 1814 une glacière avait été établie dans un coin du jardin, mais conclut, – ce sont les termes du procès-verbal, – « qu’il n’y avait rien de caché et que Clément de Ris avait été victime de dénonciateurs, dont le plus coupable était Desouches ». Ainsi les mots : ce sont ces misérables, désignaient Desouches et ses complices. Telle est l’Histoire ; passons au Roman.

Il y avait, entre la très banale opération de justice de 1815 et l’extraordinaire aventure de 1800,

  1. Elle s’était fracturé une jambe peu de jours auparavant. Déjà, en 1800, lors de l’irruption des brigands à Beauvais, c’est auprès du lit de Mme Clément de Ris malade qu’ils avaient trouvé le Sénateur.