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lement affirmé ou nié, et à les mettre en désaccord entre eux ou avec eux-mêmes.

Dès l’abord on constata que beaucoup de témoins le reconnaissaient, qui ne l’avaient pas reconnu à Tours : tels Mme  Bruley, Lebrun, Métayer, Élisabeth Dansault. Ils s’excusèrent sur l’obscurité de la salle[1], l’heure tardive de la confrontation[2], la différence de costume et de posture du prévenu : « Je ne le voyais que de profil », dit la fille Dansault ; « il portait un manteau le cachant en partie », alléguèrent Lebrun et Métayer ; « il était allongé sur une chaise, les yeux fermés, déclara Mme  Bruley, et l’entrevue dura tout au plus dix minutes, car à peine eus-je dit ne pas le reconnaître qu’on me fit sortir ». La fille Dansault ajouta : « Il faisait le sourd, mais il ne l’était pas à Beauvais chez Clément de Ris. »

L’incident en amena un autre. À Tours, le Ministère public avait cherché à jeter le discrédit sur les témoins de la défense. Ici, la défense prit sa revanche sur les témoins de l’accusation. Une femme Ramonneau, aubergiste à Tours, déposa qu’au premier jour de l’instruction, se trouvant dans l’antichambre de la salle d’audience, elle avait entendu le témoin Anne Tasse dire à sa camarade : « Retiens bien ta leçon ; ne manque pas ; reconnais le gros Canchy ; c’est lui qui a cassé les pistolets ; je l’ai dit » ; et, sur les témoins à charge entendus : « Celui-ci a été bien ou mal payé. » Elle disait aussi du Préfet de Loir-et-Cher et du Commissaire des Guerres Bourdon,

  1. Mme  Bruley, Lebrun, Métayer.
  2. Métayer. ─ « Il était une heure après midi, d’après le procès-verbal ! » interrompit le défenseur.