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au même tribunal ; Antoine Mouret, chef de la 3e brigade des vétérans ; Charles Joseph Mourain, capitaine de gendarmerie ; Nicolas Joseph Busiquet, capitaine adjoint à l’État-Major ; et, comme adjoints, Louis Jean Rondeau-Châteauroux et Alexandre Louis Liger-Maisonneuve, anciens juges. Le Commissaire du Gouvernement était Louis François Denis Calmelet, membre du Conseil de Préfecture ; le greffier, Louis Bodin, du Tribunal criminel.

Au banc des accusés étaient assis Jourgeon et sa femme Anne Compagnon ; Lacroix et Adélaïde Droulin son épouse ; Leclerc[1] ; Lemesnager ; de Canchy ; de Mauduison ; Aubereau et Gaudin[2].

Les défenseurs étaient, pour de Canchy et de Mauduison, le célèbre Chauveau-Lagarde ; pour Lemesnager, Pardessus[3] ; pour Gaudin, Me Bernazais, et, pour les autres, les citoyens Callaud et Blain, du barreau de Tours.

L’audience fut ouverte à huit heures du matin. Environ quarante témoins répondirent à l’appel de leur nom. Quelque importante que dût être leur déposition, ni Bourmont, ni aucun des ouvriers de la délivrance n’avaient été cités ; la plupart étaient en prison depuis l’événement de nivôse, les autres en fuite. Parmi les manquants figuraient Mme  Clément de Ris et son fils, excusés par certificats de médecins, et le Sénateur, dont l’absence provoqua de violents murmures : si, pendant

  1. Au cours des débats, il revint à sa déclaration du 11 vendémiaire et déclara s’appeler de son vrai nom Desmarets.
  2. Il parut à l’audience un œil caché sous une taie de taffetas.
  3. Il avait été, au collège de Saumur, l’élève de Fouché, auquel, en mars 1815, quand celui-ci fut proscrit par Louis XVIII, il devait offrir asile chez lui.