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pour en réunir les éléments. Le 18 prairial, le Tribunal spécial se déclara compétent et ordonna qu’il serait procédé sans délai au jugement sur le fond du procès.


VIII

Un délai se produisit pourtant, par suite de l’arrestation de Gaudin, vainement cherché depuis le mandat d’amener lancé contre lui le 26 nivôse, et le signalant comme voleur de grand chemin, sous le coup d’une condamnation à la peine capitale.

L’état civil de Gaudin est assez difficile à établir avec certitude. On constate, en effet la présence, à l’armée royale du Morbihan, comme chef du 3e bataillon de la Ve légion, d’un certain de la Houssaye, dit Gaudin, chevalier de Saint-Louis. Est-ce le même ? ou exista-t-il deux individus de même nom, dont l’un profita, l’autre souffrit de cette homonymie ? La chose est possible, sans qu’on puisse l’affirmer, le rapport de police[1], qui mentionne le fait, étant assez obscur, comme on va le voir :

« De la Houssaye, de Normandie ; a encore un autre nom, mais je l’ignore. Il est du côté de Cherbourg. Je ne le crois pas noble. Vint d’Angleterre avec M. de Bourmont, fut nommé par lui capitaine de cavalerie, forma une compagnie de vingt à trente hommes qui méritaient mieux le nom de brigands que celui de soldats. Pendant la suspension d’armes, commit plusieurs brigandages, et même, depuis la paix, il arrêta des diligences.

  1. Rapport d’un agent sur les officiers de l’armée de Bourmont. ─ Archives nationales, F7 6229 et 6230.