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encore une fois patience[1] quand la nouvelle arriva que le capitaine avait trouvé[2] ce qu’il cherchait.

Le danger passé, les langues s’étaient déliées. Des habitants de Beaulieu-lès-Loches[3] racontaient, d’après dits et redits, que le prisonnier avait été à La Beaupinaie ; que les chevaux avaient été reçus au Petit-Breuil, commune de Perrusson. Le capitaine visita toutes les maisons d’alentour. Dans l’une, le Portail, il trouva sous un lit le garde-fesse d’une selle de cheval. Le fermier n’en put indiquer la provenance. La maison fut fouillée de fond en comble, et, dans une cour close de murs, sous un hangar encombré de planches, de fagots, de débarras, on découvrit le souterrain décrit par Clément de Ris, et la pierre qui en fermait l’ouverture. Arrêtés, le fermier, sa femme, sa fille, ses fils et deux valets furent conduits à Tours, où leur arrivée dans une petite charrette fit sensation[4].

Le lendemain (3 brumaire) le Directeur du Jury les interrogea[5]. Jourgeon raconta comment, le 2 vendémiaire, vers cinq heures du matin, Lacroix avait amené les brigands, le chirurgien, et « un grand monsieur, vêtu d’un manteau bleu, tête nue, et les yeux bandés d’un mouchoir ». Il avait donné ordre de recevoir ces Messieurs et de descendre le prisonnier dans le souterrain. La femme Jourgeon avait représenté qu’il serait mieux dans

  1. Lettre au général Radet.
  2. Le 1er brumaire.
  3. Les sieurs Desroses et Rougé père et fils.
  4. « Ces hommes m’ont paru avoir une bien mauvaise mine », dit un témoin oculaire. Lettre d’André Pain. (Correspondance privée de Clément de Ris.)
  5. Lettre du citoyen Bruère. Ibid.