Page:Rinn - Un mystérieux enlèvement, 1910.djvu/152

Cette page n’a pas encore été corrigée

à Tours, de correspondant à Bourmont et à Suzannet[1].

Il eût été plus loyal de le dire, et non d’évoquer ces apparences, contre lesquelles, à son honneur, et dès la première heure, Clément de Ris s’était mis en garde, comme l’atteste son attitude à l’égard de Lemesnager. Craignant que Métayer, en dénonçant ce dernier[2], ne l’eût confondu avec un des brigands auquel il ressemblait, il s’était empressé d’en informer le Préfet de Loir-et-Cher[3].

En même temps qu’il éclairait ainsi sa religion, Clément de Ris préparait son retour à Paris. Il avait compté y ramener avec lui sa femme et ses enfants. L’état de santé de Mme  Clément de Ris contraria ce projet. Affaiblie par une longue maladie dont l’enlèvement de son mari avait rompu la convalescence, ébranlée par de si terribles émotions, elle avait repris le lit, en proie à une fièvre intense, hantée d’idées noires qui, durant plusieurs mois[4], inspirèrent des craintes pour sa raison. Le Sénateur l’installa à Tours, avec son fils aîné, chez ses amis Bruley. Il conduisit le plus jeune à Pontlevoy, et de là, directement, rentra à Paris, où il arriva le 28 au soir. Le Ministre et le Premier Consul le reçurent le lendemain. Il ne devait pas, de longtemps, retourner à Beauvais. Un mal de jambe, suite de sa réclusion dans l’humidité du souterrain du Portail, le condamnait à l’immobilité.


III

  1. Archives nationales, F4 1314-1315 ; F7 6231 ; 6265.
  2. Voir pages 85-86.
  3. Lettre du 25 vendémiaire.
  4. Elle ne devait revenir à Paris que vers la fin de mai 1801.