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et tous quatre ramenaient Clément de Ris chez lui[1].

Telle fut, – car c’en fut bien une – la comédie de la délivrance. S’ensuit-il que l’enlèvement en ait été une autre, comme le veut Carré de Busserolle ? Il ne paraît pas, nous en avons indiqué les raisons[2], que l’un implique l’autre. En embrouillant les choses de manière à cacher la vérité, Fouché cédait à la nécessité. Il fallait donner le change sur les moyens mis en œuvre et la qualité des intermédiaires requis. Il voulait aussi, par une preuve de son habileté, inspirer au Premier Consul cette confiance, que le Ministre de sa police était son plus sûr gardien contre les tentatives des royalistes.

Au rapport de Sourdat[3], cette comédie n’aurait pas été la seule jouée en la circonstance... Constante en son attitude, attentive à se prémunir contre toute prévention de complicité dans l’enlèvement, Mme  Lacroix aurait cherché à laisser aux brigands eux-mêmes l’illusion que l’intervention des libérateurs et la surprise de la forêt de Loches étaient l’effet du hasard[4]. « Je me concertai avec Mme  Lacroix, écrit Sourdat, pour donner de l’inquiétude aux brigands et les déterminer à transférer leur prisonnier. Je m’entendis également avec elle pour découvrir le chemin qu’ils prendraient et parvenir ainsi à la délivrance. » Les faits, on l’a vu par le récit qui précède, se passèrent différemment. Sourdat le savait mieux

  1. Récit de Salaberry.
  2. Voir le chapitre Ier.
  3. Dossier d’Angers, lettre de Sourdat.
  4. Déposition du 18 brumaire, de Mme  Lacroix.