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dessus de sa tête. Quelqu’un lui dit : « Qui êtes-vous ?Probablement celui que vous cherchez, répond-il. ─ Vous êtes le Sénateur Clément de Ris ? Vous êtes libre ! »

Il arrache le bandeau. Un individu, qu’il ne connaît pas, est près de lui : « Et vos compagnons ? questionne-t-il. ─ Ils sont dans le bois ; ils poursuivent vos ravisseurs ! » Vaine recherche et courte poursuite : au bout de peu d’instants ils reviennent, et le prisonnier compte ses libérateurs. Ils sont quatre. Ils se nomment, le félicitent, l’instruisent de leur mission, dont fait foi la lettre du Ministre, qu’ils lui remettent. Il est trois heures et demie. Tous ont hâte de quitter la forêt et de gagner le plus prochain village, Chedigny, encore distant de trois lieues. Une belle route sous bois y conduit. On la suit, à la clarté de la lune, et, à cinq heures, on atteint le village, où le Sénateur, exténué, prend un peu de repos et lit la lettre de Fouché, ainsi conçue :

   « Citoyen Sénateur,

» Je suis parvenu à découvrir le lieu où vous ont déposé les brigands qui se sont saisis de votre personne. J’envoie donc, pour vous délivrer, des hommes sûrs et braves. Ils auront le courage d’arrêter les brigands, de vous arracher de leurs mains, et vous remettront à votre épouse. Ayez confiance en eux et abandonnez-vous aux soins qu’ils prendront pour votre sûreté. Dès que vous serez libre et que vous aurez revu votre famille, rendez-vous à Paris, et apportez-moi, sur votre captivité, tous les renseignements que vous pourrez me fournir. »