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Ni l’arrestation de Leclerc, ni celle de Lemesnager n’apportaient la lumière sur ce que dix jours de recherches n’avaient pu découvrir, le lieu où le Sénateur était séquestré. L’échec de Blois ajoutant aux raisons qu’on avait de craindre pour sa vie, l’anxiété régnait, plus vive que jamais. Une lettre des brigands, datée de Blois le 11 vendémiaire, et rouvrant jour aux pourparlers, la suspendit pour un temps.

Cette lettre, signée Belzébuth, invitait Mme  Clément de Ris à se trouver, à bref délai, à Orléans, auberge des Trois Maures, pour renouer la négociation avortée ; elle lui commandait, sous peine pour elle et les siens de malheurs incalculables, entière discrétion ; si, la première fois, elle ne s’était pas écartée du secret demandé, elle serait d’ores et déjà en possession de son mari[1]. Informé de la chose, Fouché adressa de courtes instructions aux Préfets d’Indre-et-Loire et du Loiret : « Surveillez et concertez-vous », écrivait-il au premier ; « Prenez toutes vos mesures pour arrêter », mandait-il au second, qui mit sur pied toutes les autorités civiles, militaires et policières du département, et fit garder toutes les auberges de la ville et de la banlieue, – en pure perte, on va le voir.

On a peu de renseignements, et parfois ils sont contradictoires, sur cette négociation. Elle fut, en effet, reléguée au second plan et comme étouffée par cette intrigue de la délivrance,

  1. Dossier d’Angers.