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que dans des jeunes gens de cette espèce, qui ont fait la guerre à la République et qui s’en glorifient tous les jours, qui profitent du moment où on les emploie pour venir traiter avec une familiarité indécente les autorités constituées, et qui s’avisent de donner des conseils, – vous savez dans quel sens, – ou de trouver mauvaises les mesures que l’on prend pour la sûreté publique. »

Le lendemain[1] de la visite de Sourdat, dans la matinée, Mme  Clément de Ris quitta Blois. Une heure après son départ, ordre était donné d’arrêter Lemesnager. On le trouva chez son père, à une demi-lieue de la ville, en compagnie d’un sieur Marchand. Amenés à la Préfecture, tous deux furent interrogés en présence de Boisard et du capitaine de gendarmerie. Marchand fournit un alibi reconnu exact ; on le laissa libre. Lemesnager, bien que niant toute participation à l’attentat de Beauvais, ne put justifier de l’emploi de son temps du 1er au 10 vendémiaire, date de son retour à Blois ; on le garda. Il fut écroué à la prison de la ville, et l’on donna pour prétexte, – car on ne voulait pas ouvrir l’œil à ses complices, – qu’il était de l’âge de la réquisition[2]. Après quoi, n’ayant plus rien à faire à Blois, Boisard et Chevillot reprirent le chemin de Tours, où leurs gendarmes et les émissaires du Préfet d’Indre-et-Loire les avaient précédés.

Ainsi se termina cette équipée, vraie tragi-comédie, où, de la première à la dernière heure, l’incohérence avait présidé à tout ; où l’on avait

  1. Le 12 vendémiaire.
  2. Lettre de Liébert au Ministre de la Guerre (13 vendémiaire). Archives historiques de la Guerre.