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par cette visite. On supposa, au premier moment, que Sourdat lui avait indiqué moyen de renouer ailleurs les pourparlers interrompus à Blois[1]. La vérité est autre. Sourdat avait encouragé Mme Clément de Ris à bannir toute crainte ; à s’en rapporter à lui ; à aller habiter Tours où elle serait mieux à portée de recevoir des nouvelles ; à s’y tenir tranquille ; et surtout à ne verser, sans son avis, aucun argent aux brigands, ce qu’elle avait promis[2].

Cette intervention brusque, étrange, d’un chouan, se recommandant, par pièce authentique, du Ministre de la Police, parut singulière au Préfet. Elle le parut bien davantage encore quand, peu après, il eut à son tour la visite de Sourdat, l’invitant à subordonner son action aux instructions qu’il recevrait de lui. Ému, froissé, il écrivit au Ministre, et ne put se retenir de marquer sa surprise et sa mauvaise humeur : « Le soir, disait-il, se présenta à moi-même une personne ayant invitation de votre part à tous les Préfets de la seconder dans la recherche de Clément de Ris. Cet agent me dit qu’il repartait pour Paris et qu’il avait la clef de l’affaire. Il ne me donna pas le moindre renseignement à ce sujet. Il a laissé ici un de ses frères et un de ses amis, comme lui ex-chouans à ce qu’il semble, et tous les deux se disent autorisés à faire des recherches sur l’affaire du citoyen Clément de Ris. Je vous représente à ce sujet, citoyen Ministre, que je ne crois pas que votre confiance puisse être plus mal placée

  1. Lettre du Préfet de Loir-et-Cher au Ministre de la Police (12 vendémiaire).
  2. Lettre du Préfet d’Indre-et-Loire au même (17 vendémiaire).