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McDougall, ou de son conseil. M. McDougall était donc un envahisseur. Nous le repoussâmes le 1er novembre 1869. Et le 3, nous entrâmes dans le Fort Garry, et nous nous mîmes à le garder contre les surprises dont il était menacé.

Alors seulement le gouvernement recula devant l’œuvre d’agitation causée par ses empiètements et par les méfaits de ses employés. Il demanda à l’Angleterre de différer l’époque du transfert, alléguant que la Compagnie de la Baie d’Hudson n’avait pas agi loyalement à son égard, vû qu’en vendant tous ses droits de charte au Canada, elle ne l’avait pas averti des troubles qui agitaient son territoire.

Mais Lord Granville marqua bien le rôle prématuré que le gouvernement canadien avait commencé à jouer dans le Nord-Ouest. Dans une dépêche du 30 novembre 1869, il dit au gouvernement général que les troubles qui avaient surgi dans ces territoires étaient dûs à la conduite même du gouvernement canadien.

En conséquences de tous ces faits, et depuis que les autorités impériales ont jugé à propos de réprimander ainsi le cabinet d’Ottawa, il a toujours paru étrange au peuple d’Assiniboia de s’entendre, dans les documents officiels et autres du Canada, qualifier de population rebelle et égarée, sur l’allégation que nous n’avions pas voulu nous soumettre aux procédés arbitraires du gouvernement canadien.

À la date du 17 novembre 1869, et les jours suivants, les prétendus amis du Canada à Winnipeg avaient écrit à M. McDougall, qui séjournait à Pembina, pour le déterminer à proclamer sans délai le transfert des Territoires du Nord Ouest au gouvernement canadien. Ils ne s’occupaient pas que la Reine eut opéré ou non ce transfert. Ce qu’ils voulaient, c’était le renversement au plus tôt du gouvernement de la Compagnie de la Baie d’Hudson, et faire établir par n’importe quels moyens, celui de M. McDougall.

Le 16 novembre, le comité national des Métis avait réuni au Fort Garry, dans la maison de la Cour, de toutes les parties du pays, une convention de 24 députés, dont douze parlant l’anglais et 12 parlant le français. Le but de cette convention était de s’entendre sur les mesures à prendre pour sauvegarder les intérêts des colons d’Assiniboia contre les dangers de la situation. Elle avait siégé le 16 et 17 novembre. Mais le 18 étant un jour marqué par le gouvernement de la Compagnie de la Baie