Page:Riel - L'Amnistie Mémoire sur les causes des troubles du Nord-Ouest, 1874.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
14

Laprairie. Dans le mois de février 1870, au moment même où la convention des 40 délégués consolidait le Gouvernement Provisoire au nom de tout le peuple, Thomas Scott descendait du Portage avec une bande d’hommes armés pour la révolte, et forçait sur une distance d’à peu près 40 milles, nombre de citoyens paisibles à prendre malgré eux les armes, et à le suivre.

Après avoir ainsi recruté une centaine d’hommes jusqu’à la paroisse de Headingley qui est située à 15 ou 20 milles à l’Ouest du Fort Garry, sur la rivière Assiniboine, ils poursuivirent leur marche le long de l’Assiniboine jusqu’au Fort Garry. Il n’y avait pas encore deux fois 24 heures que les représentants de tout le pays réunis en convention avaient définitivement établit le Gouvernement Provisoire que Scott révolté contre cette autorité entrait en appareil de guerre dans la ville de Winnipeg. À la tête de sa troupe, il chercha à s’emparer de la personne du Président du Gouvernement, cernant à cet effet une maison où celui-ci avait coutume de se trouver.

Mais ne l’y ayant point surpris, ils allèrent rejoindre à St. André le rassemblement tumultueux de sauvages et de blancs aux ordres du Dr. Schultz.

C’est là et par les personnes composant ce rassemblement que furent assassinés les malheureux Sutherland et Parisien.

Le 17 Février, quand Boulton fut pris avec ses 47 hommes les armes à la main, sous les murs du Fort Garry, Scott était encore du nombre.

Ainsi capturé pour la seconde fois, Scott, dans sa prison ne laissa pas de se distinguer par la violence de sa conduite qui s’exagéra surtout le 1er Mars. Ce jour-là, Th. Scott et M McLeod forcèrent les portes de leur prison, se ruèrent sur les gardes, invitant leurs compagnons à faire comme eux. Les Métis qui avaient toujours traité leurs prisonniers avec beaucoup d’égards, furent si indignés à la vue de ces outrages, qu’ils trainèrent Scott en dehors de l’établissement et allaient l’immoler, lorsqu’un de leurs représentants le déroba à leurs coups. Tous demandèrent que Scott fût traduit devant un conseil de guerre. Pense-t-on que Scott fut livré de suite à la Cour Martiale ? Le Président du Gouvernement Provisoire chercha à éviter cette extrémité en faisant venir Scott devant lui. Il l’invita à se bien rendre compte de sa position, le priant en quelque sorte, quelles que fussent ses