Page:Riel - L'Amnistie Mémoire sur les causes des troubles du Nord-Ouest, 1874.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.
10

Fort-Gary, 12 Février, 1870.
Reverend J. N. Ritchot, à St. Norbert, E. R. R.
Révérend Monsieur,

Je suis chargé de vous informer que vous avez été nommé par le Président des territoires du Nord-Ouest comme co-commissaire, avec John Black et Alfred H. Scott, Écuiers, pour traiter avec le Gouvernement de la Puissance du Canada les termes d’entrée dans la confédération.

Je suis, Révérend monsieur,
Votre obéissant serviteur.
Thos. Bunn, Secrétaire.

À peine avait-on commencé à respirer la tranquillité, 2 fois 24 heures ne s’étaient pas encore écoulées que les partisans du Dr. Schultz et de M. McDougall firent éclater un soulèvement de 7 à 8 cents hommes.

On sait que le Dr. Shultz avait été emprisonné le 7 décembre 1869. Mais durant l’élection des 40 représentants à la convention, il s’était échappé le 22 Janvier. Quand il vit qu’il n’avait pu influencer aucune des décisions de la convention, il travailla à détruire son œuvre, en poussant le peuple à renverser le gouvernement Provisoire qu’elle avait achevé d’établir. Ses adhérents se rassemblèrent à St. André, place située sur la Rivière Rouge à 10 milles environ au Nord de Fort Garry. Les 14-15-16 Février, ils restèrent attroupés là, pêle-mêle avec deux ou trois cents sauvages, se disposant à marcher sur le Fort-Garry. Dans ce confus assemblage de sauvages et de blancs, il se commit deux meurtres ; celui de l’infortuné Sutherland qui n’avait jamais pris aucune part à nos troubles, et celui de Parisien, un des plus chauds partisans du Dr. Schultz et de M. McDougall. Le camp des amis du Dr. Schultz s’était hâté de répandre dans le pays des courriers portant l’ordre de commencer la guerre sur plusieurs points à la fois, afin de forcer les soldats Métis à abandonner le Fort-Garry et à secourir leurs familles, espérant ainsi prendre aisément possession de la place la plus considérable du pays.