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vrirent qu’une verdure épaisse s’étendait par taches çà et là. La lave effritée avait formé un terrain où des oiseaux avaient probablement apporté des graines. Cette verdure ne nous donna aucune consolation ; à moins d’une dispensation spéciale de la Providence, comme pour Nabuchodonosor, on ne peut vivre d’herbe verte. Nous ne pouvions pas retenir nos gémissements, et, pour ma part, je me demandai par quelle aberration de toutes mes facultés pensantes, j’avais pu me laisser séduire par l’entreprise d’un voyage si parfaitement insensé.

Tandis que des réflexions amères, sans soulager ma souffrance physique, abattaient mon être moral, Umbopa faisait le tour des taches verdoyantes qui nous entouraient. Tout à coup, cet indigène si solennel, si compassé, se baissa, se releva avec quelque chose de vert à la main, et gesticulant comme un pantin, nous fit signe de venir. Nous nous dirigeâmes vers lui aussi vite que nos pieds endoloris nous le permettaient. J’espérais qu’il avait vu de l’eau.