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tion maritime dépasse, dit-on, 50 000 âmes. Les jonques (bateaux) de guerre et les gros vaisseaux ne sont, à vrai dire, que de grandes barques, lourdes et manœuvrant avec peine. Outre leurs batteries, elles portent sur l’arrière des filets qu’on jette sur les embarcations qui veulent donner l’abordage ; quand cette opération est faite avec adresse, dit un écrivain, les canots ou les hommes qui sont pris dans le filet ne peuvent plus bouger.

Nous terminerons par quelques détails sur l’administration des finances et sur celle de la justice. Rien n’est plus simple que la levée des impôts en Chine. Depuis vingt ans jusqu’à soixante, chaque citoyen paie un tribut personnel, proportionné à sa fortune et à ses ressources. Ainsi, chaque année, les champs sont mesurés, vers le temps de la moisson ; on sait ce qu’ils doivent rapporter, et là-dessus on règle le tribut. Les récalcitrants ne sont point punis par la confiscation de leurs biens, mais condamnés à la bastonnade ou à la prison. Dans certains cas, on envoie chez eux des pauvres et des vieillards qui y vivent à discrétion jusqu’à ce que l’Empereur soit payé. L’impôt s’acquitte partie en argent, partie en grain, en sel, en charbon, etc., partie en étoffes et autres marchandises. Selon les calculs d’un missionnaire qui est resté longtemps en Chine, ces différentes contributions, évaluées en argent, peuvent s’élever à la somme d’un milliard. Une partie des denrées est distribuée aux officiers du palais, aux mandarins, aux soldats et à une multitude de vieillards et de pauvres qui sont à la charge de l’État. S’il faut en croire un écrivain du dernier siècle, l’Empereur nourrirait journellement plus d’un million d’hommes. Les principaux magistrats de chaque ville sont chargés de lever cet impôt qui est envoyé au ministre des finances par le trésorier-général de la province.

La justice est fort expéditive en Chine ; il n’y a point d’avocats, ni d’avoués. Chacun plaide sa cause devant le mandarin qui rend