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Les soldats chinois ont un drapeau vert. À chaque régiment, fort de quarante compagnies de 25 hommes chacune, est attaché un petit corps de cavalerie. On ne connaît pas au juste le nombre de soldats dont se compose l’armée chinoise ; on sait seulement que la garde impériale, composée exclusivement de Tartares, est forte de 23 000 hommes d’infanterie et de 3 000 cavaliers.

À l’âge de soixante ans, les soldats prennent leur retraite et ont droit à une pension égale à la moitié de leur solde. La paye des soldats tartares et chinois n’est pas la même : le Tartare reçoit 15 fr. par mois et une ration de riz ; le Chinois, 12 fr., sans la ration. Les troupes sont payées fort irrégulièrement, et quand on les fait trop attendre elles se révoltent contre leurs généraux. « Les troupes tartares réunies au Bogue, dit M. Mackensie, nous donnèrent un exemple de ces mouvements tumultueux ; après avoir vidé la caisse militaire, les soldats forcèrent leur général à engager ses habits chez un prêteur sur gages pour leur donner de l’argent. »

Les Chinois ont fait preuve de courage dans leur guerre contre les Anglais, mais leur armée est mal organisée. D’ailleurs, ils sont fort arriérés dans la science de l’artillerie quoiqu’ils la connaissent depuis longtemps. Les affûts des canons sont trop lourds pour qu’on puisse bien pointer, et la poudre est détestable. Pour défendre l’entrée de leurs forts qui, malgré l’épaisseur des murs, sont peu redoutables, ils emploient une espèce de grenade qu’on lance à la main ; elle est faite de terre cuite et remplie d’une composition que l’eau ne peut éteindre.

La marine chinoise est également fort imparfaite ; elle se divise en marine de mer et marine de rivière, et est commandée par des chumpins (amiraux). Les barques de commerce, dont quelques-unes sont très-élégantes, couvrent les rivières ; à Nankin, à Pékin et dans d’autres grandes villes, il y a une infinité de gens qui n’ont point d’autre habitation que ces barques. À Canton, cette popula-