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Chaque province ? de L’Empire est gouvernée par un vice-roi qui est secondé par un conseil souverain. Dans chaque capitale sont deux tribunaux, l’un pour les affaires civiles, l’autre pour les affaires criminelles ; leurs décisions sont soumises au grand conseil. Les autres villes n’ont ordinairement qu’un tribunal subordonné aux deux cours de la capitale. Toutes ces juridictions dépendent de l’administration centrale établie à Pékin, et se composent de six cours souveraines (ministères). La première, dépositaire des sceaux de l’Empire, est chargée de surveiller la conduite des magistrats et d’avertir l’Empereur toutes les fois qu’un office vient à être vacant. La seconde a la direction des finances. La troisième, le tribunal des Rites, veille à l’observation du cérémonial antique dans les fêtes religieuses, la réception des ambassades, etc. La quatrième a le département de la guerre. Les affaires criminelles sont du ressort de la cinquième, qui, jugeant en dernier ressort toutes les causes capitales, ressemble à notre cour de cassation. La sixième cour est chargée du département des travaux publics et de celui de la marine. Chacune de ces grandes juridictions se subdivise en plusieurs classes. Toutes sont subordonnées au Conseil de l’Empereur, composé de mandarins de première classe et présidé par le souverain lui-même. Ce conseil décide en dernier ressort pour les affaires les plus importantes, et ses arrêts sont sans appel.

Les mandarins sont sans cesse surveillés, et, l’Empereur est averti de leur moindre négligence. Dans chaque cour souveraine, dans chaque tribunal, un officier est chargé spécialement de rendre compte de la conduite et des travaux des magistrats. En outre, des visiteurs extraordinaires font souvent, une inspection générale, et souvent l’Empereur parcourt lui-même les provinces pour examiner de plus près l’administration des vice-rois, et recevoir les plaintes et les réclamations du peuple. Les requêtes et mémoires adressés à l’Empereur, soit au sujet de sa propre conduite, soit