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effet, un traité fut conclu, par lequel les troupes anglaises devaient se retirer, et le gouvernement chinois, comme rançon de Canton et comme indemnités accordées aux négociants étrangers, paya la somme de 35 491 585 fr.

La flotte expéditionnaire revint à Hong-Kong pour faire reposer les troupes que décimaient les fièvres. Au commencement d’août, sir Henri Pottinger remplaça le capitaine Elliot comme ministre plénipotentiaire et surintendant du commerce britannique en Chine ; le commodore Gordon Bremer, épuisé de fatigues, remit le commandement de la flotte au contre-amiral Williams Parker ; le général-major sir Hugh Gough garda le commandement des troupes de terre. Le 21 août, l’expédition se dirigea vers le nord, et, quelques jours après, la ville d’Amoy tombait au pouvoir des Anglais après une vigoureuse défense. La prise de cette ville importante fut suivie d’autres conquêtes, sans que le gouvernement chinois pût s’opposer aux progrès des vainqueurs. Il se contentait de faire des proclamations mensongères et de disgracier les mandarins vaincus. Le peuple se vengeait en assassinant ou en enlevant par surprise les Anglais qui s’éloignaient du camp ; c’est ce que font aujourd’hui les Arabes dans notre guerre d’Afrique. Un édit impérial avait mis à prix les têtes des barbares : 5 000 dollars pour un commandant en chef, et jusqu’à 500 dollars pour un officier.

Au mois de mars 1842, sir Hugh Gough battit complètement l’armée impériale qui avait tenté un coup de main sur Ningpo et Chusan. Le 18 mai suivant, il s’empara de Chapoo, entrepôt du commerce de la Chine avec le Japon. Cette conquête importante coûta beaucoup de monde aux deux armées. Trois cents Tartares s’étaient jetés dans un petit fort et ils firent acheter chèrement leurs vies. « Chapoo, écrit sir Gough, présente cette particularité, qu’environ un quart de la ville est séparé du reste par un mur à l’intérieur duquel les Tartares seuls habitent. Il semble que dans ce