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et quelque jours après, Wang-po se retira dans un couvent de bonzes, et y passa le reste de ses jours : on attribua cette retraite à la douleur qu’il éprouvait de la perte d’un frère chéri. Au moment de mourir, il écrivit à sa famille et à l’Empereur une longue lettre, dans laquelle il racontait son histoire et celle de Kia-tan ; il se reprochait ses crimes, et il espérait avoir désarmé par les austérités de la fin de sa vie la colère céleste ; il terminait en demandant que le nom de son frère, réhabilité, fut placé dans la salle des Ancêtres. Ses dernières intentions furent respectées, et le peuple, vivement louché des malheurs de Kia-tan, fit élever un monument à la mémoire de l’infortuné mandarin, à la place où il avait succombé en défendant les jours de Wang-po. Ce monument porte le nom du Pay-leou des deux frères.