Page:Richomme - Contes chinois, précédés d'une Esquisse pittoresque de la Chine, 1844.pdf/18

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dernier métal, dont l’usage est peu répandu, se trouve plus abondamment dans le sable de certaines rivières.

La Chine proprement dite se divise en quinze provinces, la plupart très-vastes, et comparables, par leur étendue, aux plus beaux royaumes de l’Europe. Les principales sont : Pe-tche-li, où est situé Pékin, la capitale de l’Empire ; Kiang-nan, qui paie d’impôt annuel à l’Empereur près de deux cents millions de France, et dont la capitale est Nankin ; Hou-quang, le grenier de la Chine, et dont la fertilité a donné lieu à ce proverbe : « Les autres provinces peuvent fournir un déjeuner à la Chine, mais celle de Hou-quang est seule assez riche pour lui donner à dîner et à souper. » Sa capitale, appelée Vou-tchang est, dit-on, aussi grande et aussi peuplée que Paris sous Louis XIV. Enfin citons la province de Quang-tong, qui a pour capitale cette ville si commerçante, ce vaste entrepôt que les Européens appellent Canton. Il y a en Chine 1299 villes de troisième ordre, désignées par la finale chen, 221 villes de deuxième ordre, indiquées par la finale tcheou, et 179 villes de premier ordre, désignées par la finale fou. Le nombre des places fortes s’élève à 2357. Il est impossible de calculer celui des bourgs et des villages ; la Chine en est couverte. Plusieurs de ces bourgades sont aussi vastes et aussi peuplées que les plus grandes villes ; deux d’entre elles contiennent chacune près d’un million d’habitants occupés aux manufactures de porcelaines et de soies. Le fait n’a rien d’invraisemblable, puisque, d’après un des derniers recensements, la population de l’empire chinois s’élève à 360 millions d’habitants.

Les communications, en Chine, sont très-faciles, au moyen des canaux et des ponts qui les coupent de distance en distance. Quant aux chemins, malgré les récits bienveillants des anciens voyageurs, il sont excessivement mal tenus. C’est ce qui résulte d’une lettre fort curieuse et peu connue d’un respectable missionnaire lazariste, qui vient de traverser tout l’Empire :