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devant un mandarin de première classe ; ils font leurs compositions sans le secours d’aucun livre et renfermés isolément dans de petites cellules. Les bacheliers jouissent de plusieurs privilèges ; ils portent une robe bleue à bordure noire et ont un oiseau d’argent sur leur bonnet. Les magistrats ordinaires ne peuvent leur faire donner la bastonnade ; ils sont sous les ordres d’un supérieur qui seul a le droit de les punir.

L’épreuve de capacité (ko-kiu) ne confère aucun grade, mais constate la capacité requise pour subir le second examen, appelé hiang-chi. qui confère le grade de kiu-jin, licencié. Cet examen n’a lieu que tous les trois ans dans la capitale de chaque province, en présence des principaux mandarins et de deux commissaires impériaux. Les licenciés portent une robe brune, avec une bordure bleue, large de quatre doigts, et à leur bonnet un oiseau d’argent doré. Un kiu-jin peut être élevé au mandarinat et même à une vice-royauté.

Le troisième et dernier examen, nommé hœï-chi, mène au grade de docteur (tsin-ssé). Il a lieu tous les trois ans, à Pékin, dans le palais impérial, sous la présidence du souverain, qui donne souvent lui-même le sujet de la composition. Cinq ou six mille licenciés se présentent ordinairement, mais un petit nombre seulement sont reçus. Chaque docteur reçoit aussitôt de la générosité impériale une écuelle d’argent, un parasol de soie bleue et une chaise magnifique pour se faire porter. Les noms des candidats reçus sont inscrits sur de grands tableaux qu’on expose en public, et sur un registre spécial qui reste au siège du gouvernement. Enfin, il existe deux concours pour constater l’instruction supérieure. Le premier (lien-chi), qui est ouvert dans le palais impérial sans que le souverain y assiste, confère le titre de membre du collège des Hanlin. Cette célèbre académie, fondée par Hiouan-tsoung, se compose de quarante docteurs, et c’est d’elle que l’on tire les his-