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par excès de timidité, il aille se cacher dans un coin de la maison. Quand l’écolier rencontrera, chemin faisant, une personne âgée ou un membre de sa famille, il devra s’arrêter aussitôt, incliner la tête, croiser les mains sur sa poitrine et faire une révérence profonde. En marchant avec un élève plus âgé que lui, il prendra la droite et cédera le côté d’honneur à son compagnon ; mais avec son père, sa mère, ses supérieurs ou des personnes âgées, il devra toujours marcher derrière. Quand les écoliers profitent des instructions, quand ils se conforment aux règlements de l’école, apprennent bien leurs leçons, écrivent bien leurs copies, le maître peut prononcer leur éloge on leur donner des bâtons d’encre ou des pinceaux d’honneur, afin de stimuler leur zèle et d’engager les autres à les imiter : sinon, on les reprendra d’abord deux ou trois fois ; s’ils ne se corrigent pas on les obligera de se mettre à genoux à leur place, afin de leur faire honte ; si cela ne réussit point, on les fera mettre à genoux à la porte de la classe, ce qui est une grande humiliation pour eux ; enfin si tous ces moyens sont infructueux, on en viendra à les frapper ; mais on se gardera bien de leur infliger ce châtiment après leurs repas, dans la crainte de les rendre malades, ou de les frapper avec violence sur le dos, de peur de les blesser. » La lecture seule de ce règlement, qui n’est qu’une compilation des anciennes méthodes en usage depuis près de deux mille ans, prouve assez avec quel soin est dirigée l’éducation des enfants en Chine.

Les gens riches ont chez eux des précepteurs pour leurs enfants. C’est un emploi également honorable et lucratif. Ces instituteurs sont comblés d’égards et occupent toujours la première place. Lorsque les jeunes gens ont terminé leur cours d’études complet, ils se préparent à passer des examens pour entrer dans l’ordre auguste des lettrés et obtenir l’un des grades qui seuls conduisent aux emplois civils et militaires. Sinon, ils restent, perdus dans la