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Chine ont détruit presque tous les monuments, presque tous les objets d’art qui datent des premières dynasties. Mais ce qui en reste frappe d’admiration. L’empereur Kien-Loung, qui régna de 1756 à 1796, a fait publier en quarante-deux volumes une description et la gravure de tous les vases anciens déposés au Musée impérial de Pékin[1]. Ce recueil renferme la description de plus de douze cents vases en métaux différents, classés sous la seconde et la troisième dynastie, c’est-à-dire, depuis 1766 jusqu’à 260 avant notre ère[2].

Les Chinois connaissent la fabrication du verre colorié depuis quatorze cents ans. Bien avant cette époque, ils avaient de la poudre à canon et des bouches à feu. Les écrivains affirment que quatre cents ans avant notre ère, on se servait en Chine du ho-yao (feu dévorant), du ho-toung (tube et boîte à feu), et du tien-ho-kieou (globe contenant, le feu du ciel). Nous avons vu cependant que l’artillerie impériale, malgré son antique origine, était bien inférieure à celle des Européens.

C’est, dit-on, le célèbre Moung-Tien, l’un des généraux de l’empereur Chi-Hoang-ti, qui, deux cents ans avant l’ère chrétienne, inventa l’art de fabriquer le papier et de remployer pour écrire avec des pinceaux et de l’encre, au lieu des tablettes de bambous sur lesquelles on gravait, depuis trois mille ans, les caractères, à l’aide d’un poinçon de fer. D’autres écrivains attribuent, cette invention à un mandarin nommé Tsai-lun. Quoi qu’il en soit, les Chinois fabriquent depuis longtemps du papier avec la substance ligneuse du bambou et du cotonnier, ou bien avec de la bourre de soie et du chanvre. Ce papier, dont on fait des feuilles de dix et douze pieds de longueur, est moins épais et beaucoup plus lissé

  1. La Bibliothèque royale de Paris, si riche en tous genres, possède un exemplaire de ce magnifique ouvrage.
  2. La Chine, par M. G. Pauthier, dans l’Univers pittoresque. Il est à regretter que ce savant n’ait point publié le second volume si impatiemment attendu.