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SQUELETTE DU TRONC.

long, tout au moins dans les races européennes ; les sujets de haute taille ont le tronc plus court. Le tronc triple de la naissance à l’âge adulte. Il croît jusqu’à vingt-cinq ou trente ans.


§ 5. — Mécanisme de la colonne vertébrale.


Le rachis représente une colonne élastique et mobile. L’élasticité est en raison de la hauteur des disques intervertébraux ; grâce à elle, les chocs sont amortis et ne se transmettent que très atténués à la tête. La mobilité est due également à la compression et à la distension que peuvent, subir les disques intervertébraux, ainsi qu’au glissement des apophyses articulaires.

La colonne cervicale est la partie la plus mobile du rachis. Elle doit cette mobilité à l’épaisseur des disques intervertébraux, à la direction oblique des articulations, à la brièveté et à la direction horizontale des apophyses épineuses des vertèbres moyennes de la région et à la laxité de leurs ligaments.

A la région dorsale, le rachis est peu mobile, à cause des côtes, qui sont comme autant d’arcs-boutants qui le maintiennent latéralement, à cause également de la direction verticale et plane des articulations, de l’étroitesse des ligaments et de la longueur des apophyses épineuses qui sont imbriquées comme les tuiles d’un toit.

Aux lombes, où la mobilité redevient plus grande, les disques intervertébraux sont plus épais, les ligaments plus lâches, les apophyses épineuses droites et courtes.


Équilibre du rachis.


Les viscères, que l’on peut regarder comme suspendus à la partie antérieure de la colonne vertébrale, la sollicitent par leur poids à s’incliner en avant. Elle est maintenue dans la verticale par les ligaments jaunes étendus entre les lames vertébrales et dont la force élastique, continuellement en jeu, est destinée à contre-balancer l’action de la pesanteur. Les muscles paraissent ainsi inutiles au maintien de la colonne. Ils n’ont à intervenir que dans des circonstances particulières.

La tête est placée sur la colonne vertébrale de manière à s’y trouver en équilibre, disposition particulière à l’homme. Chez les animaux, le centre de gravité de la tête est porté bien en avant, ce qui nécessite, pour unir solidement la tête à la colonne vertébrale et l’empêcher de tomber, la présence à la nuque d’un ligament robuste qui n’existe chez l’homme qu’à l’état rudimentaire.