Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/251

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
239
FORMES EXTÉRIEURES DU MEMBRE INFÉRIEUR.

jumeaux sont superficiels et forment le relief du mollet. Ils reposent sur le soléaire dont les bords seuls apparaissent à la surface du membre de chaque côté.

Accolés l’un à l’autre, les deux jumeaux forment sur la ligne médiane une saillie unique, longitudinale, qui répond aux bords charnus des deux muscles. De chaque côté de ce relief médian, on observe les méplats latéraux des aponévroses supérieures d’insertion. Le jumeau interne plus volumineux descend un peu plus bas que l’externe. Il forme à la face interne du membre un relief puissant, pendant que le jumeau externe ne dépasse pas la saillie des muscles voisins, d’où il résulte que, sur les profils de la jambe vue de face, le jumeau interne seul est visible. Les bords inférieurs arrondis des deux jumeaux interceptent entre eux un angle ouvert en bas qui marque le défaut du mollet. Ils font sur le tendon d’Achille un brusque relief situé plus ou moins haut suivant les individus[1].

Aux jumeaux succède le plan du tendon d’Achille, qui se rétrécit par en bas et se confond sur les côtés avec les bords du soléaire. En dehors, le bord externe forme un plan étroit qui remonte jusqu’au niveau de la tête du péroné ; en dedans, la saillie de ce muscle est plus accentuée ; elle n’occupe que le milieu de la jambe. Le soléaire soutient le mollet, et de son degré de développement dépend l’élargissement ou l’effilement de la jambe dans sa moitié inférieure.

A la face interne de la jambe, nous retrouvons le relief du jumeau interne et du bord interne du soléaire. Ce double relief est limité en avant par une grande ligne courbe à convexité antérieure qui se continue en haut avec le sillon courbe en sens inverse embrassant le genou et qui remonte jusqu’au sillon latéral interne du jarret. Toute la partie antérieure surbaissée, et large de deux doigts environ, est occupée par la face interne du tibia sous-cutanée dans toute sa hauteur. Cette surface est légèrement plus arrondie que la surface osseuse à laquelle elle correspond, ce qui est du au tissu cellulaire qui double la peau. Elle est parcourue, de bas en haut, par la veine saphène interne qui remonte en haut sur le bord interne du triceps sural.


Article IV. — COU-DE-PIED. (Pl. 83, 84, 85 et 86.)


Le cou-de-pied forme la jonction du pied et de la jambe qui se réunissent à angle droit. Le squelette constitué par l’extrémité inférieure des os de la jambe articulés avec

  1. M. Marey a fait remarquer que, chez le nègre, le triceps sural était plus long dans sa partie charnue, aux dépens du tendon d’Achille, que chez le blanc. Cette disposition musculaire différente correspond à une inégalité dans la longueur des leviers osseux. Le calcanéum du nègre est plus long que celui du blanc dans un rapport de 7 à 5. Ces différences de structure sont en relation avec la fonction, le nègre possédant une aptitude incontestable à la marche. M. Marey ajoute qu’on trouvera dans l’anatomie comparée l’explication des variétés morphologiques du système musculaire dans la série animale et le véritable lien qui rattache les formes extérieures des animaux aux conditions dans lesquelles ils vivent.