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FORMES EXTÉRIEURES DU TRONC.

ou trois apophyses épineuses, ce qui nous semble tenir à une conformation particulière de la colonne et à l’accentuation, dans la région dorsale, de la courbure normale.

Aux reins, le sillon médian présente d’intéressants détails sur lesquels nous insisterons plus loin.

La région spinale, qui occupe, dans toute sa hauteur, la partie du dos la plus proche de la colonne vertébrale, a pour limites externes, dans la moitié supérieure, le bord interne de l’omoplate qui la sépare de la région scapulaire et, au-dessous, le sillon latéral du dos qui confine à la région sous-scapulaire, sillon fort peu accentué d’ordinaire dans la station droite et correspondant à l’angle des côtes.

On n’y voit superficiellement que deux muscles : l’extrémité inférieure du trapèze et la partie la plus interne du grand dorsal. Mais ces deux muscles sont plats et de peu d’épaisseur, et la forme générale de la région emprunte beaucoup plus aux muscles profonds qui sont le rhomboïde en haut et, plus bas, la masse des muscles spinaux.

Le plan du trapèze occupe toute la partie supérieure de la région. On retrouve facilement, chez les sujets un peu musclés, la forme triangulaire de l’extrémité inférieure du muscle dont les insertions descendent jusqu’à l’apophyse épineuse de la dixième vertèbre dorsale. Néanmoins, on constate que le relief extérieur qui en est la conséquence ne descend pas jusqu’à ce niveau, ce qui s’explique facilement par ce fait, que les fibres charnues s’arrêtent à quelque distance de l’extrémité inférieure du muscle, représenté alors par un petit triangle aponévrotique, dont la saillie, presque nulle, ne saurait paraître au travers de la peau. Il résulte de cette disposition que, sur le nu, la terminaison inférieure du muscle trapèze se présente sous la forme de deux pointes situées de chaque côté de la ligne médiane.

Il est encore une autre partie aponévrotique du muscle trapèze qui influe beaucoup sur les formes extérieures. Toutes les fibres charnues de la pointe inférieure du trapèze, dont quelques-unes recouvrent le bord interne de l’omoplate, se rendent à une aponévrose d’insertion de forme à peu près triangulaire et s’attachant à l’extrémité interne de l’épine de l’omoplate. Cette aponévrose est la cause, en ce point, d’une dépression cutanée dont le rapport avec la partie du squelette sur laquelle elle repose est constant, et que je désignerai, avec Gerdy, sous le nom de dépression scapulaire.

Enfin je rappellerai ici, sur la limite supérieure et médiane de la région, le méplat correspondant à l’aponévrose ovalaire du muscle trapèze, au milieu duquel fait saillie l’apophyse épineuse de la proéminente du cou.

Toutes les parties aponévrotiques du trapèze sur lesquelles je viens d’insister, avec les dépressions ou les méplats qu’elles entraînent, sont plus que suffisantes pour expliquer comment, sur le modèle, l’extrémité inférieure du muscle s’éloigne de la forme si nettement triangulaire qu’il a sur l’écorché. Mais ce n’est pas tout, sa forme est encore altérée par un