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FORMES EXTÉRIEURES DE LA TÊTE ET DU COU.

Je décrirai successivement :

La région antérieure du cou, ou gorge ;

Le plan antéro-latéral du sterno-mastoïdien ;

La région postérieure, ou nuque ;

Le creux sus-claviculaire.


§ 1. — Région antérieure du cou ou gorge. (Pl. 74 et 77.)


Les bords antérieurs des muscles sterno-cléido-mastoïdiens, en dedans desquels se dessine une légère dépression linéaire, limitent un espace triangulaire dont le sommet est au sternum et la base aux apophyses mastoïdes. Toute la moitié supérieure environ de ce triangle est occupée par la partie inférieure de la face dont la mâchoire inférieure proémine surtout en avant. L’angle de la mâchoire est peu distant du bord antérieur du muscle sterno-mastoïdien. Tout en haut, ce muscle est séparé du maxillaire inférieur par une dépression située au-dessous de l’oreille et dont nous avons déjà parlé plus haut (dépression sous-auriculaire).

Au-dessous du menton, tout l’espace compris entre les deux muscles sterno-mastoïdiens est comblé par une surface arrondie dans son ensemble, séparée en haut par un sillon courbe (sillon hyoïdien) de la région sous-mentonnière, et se terminant en bas par une extrémité rétrécie au niveau du creux sus-sternal.

Cette surface est marquée des accidents de forme suivants. Sur la ligne médiane et en haut, une saillie anguleuse est formée par le cartilage thyroïde du larynx. Désignée vulgairement sous le nom de pomme d’Adam cette saillie est fort variable suivant les individus, et nulle chez la femme. L’os hyoïde, situé au-dessus du larynx, au niveau de l’angle rentrant formé par la rencontre du cou et de la région sous-mentonnière, ne se révèle à l’extérieur que dans l’extension forcée du cou. Il existe, sur les parties latérales, une dépression au fond de laquelle on sent la saillie de la grande corne de l’os hyoïde et que pour cette raison Gerdy appelle la fosse hyoïdaire. Cette dépression est située sur le parcours du sillon hyoïdien, environ à égale distance du corps de l’os hyoïde et de l’angle de la mâchoire inférieure. Elle

    vont plus loin et prétendent pouvoir reconnaître la virginité par le procédé suivant : la circonférence du cou prise avec un fil à sa partie moyenne, on double la longueur de ce fil, on en fait tenir entre les dents incisives les deux extrémités et l’on embrasse le sommet de la tête avec l’anse qui en résulte. Si le fil passe librement par-dessus, le vertex, mauvais signe ; si, au contraire, l’anse se trouve trop étroite, on conclut en faveur de la virginité. Les physiologistes ont dédaigné ces traditions populaires. Je dois dire cependant que, sans leur accorder une grande valeur, elles ne sont pas sans quelque fondement. Ainsi, à moins de goitre ou d’une difformité quelconque, j’ai toujours vu l’anse du fil, trop étroite chez des jeunes filles de quinze à vingt ans, dont les mœurs ne pouvaient être soupçonnées ; chez les femmes mariées depuis plusieurs années, le cou est certainement plus large, et il m’a paru qu’il s’élargissait surtout par l’effet de la grossesse et de l’accouchement.