Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
OSTÉOLOGIE ET ARTHROLOGIE.

concourent à l’articulation sont d’abord couvertes d’une couche mince de cartilage, dit cartilage articulaire, au pourtour duquel s’arrête le périoste. Puis, d’un os à l’autre s’étend, en forme de manchon, une membrane fibreuse renforcée extérieurement de ligaments périphériques plus ou moins épais et tapissée intérieurement d’une couche continue de cellules épithéliales qui constitue la membrane synoviale. Les extrémités osseuses sont en contact intime, de telle sorte que la cavité articulaire est réduite à presque rien. Elle est remplie d’un liquide, sécrété par la synoviale, la synovie, qui facilite le glissement. Lorsque les surfaces osseuses articulaires ne concordent pas, elles sont séparées par un ligament fibro-cartilagineux, adhérent aux ligaments périphériques et dont le rôle est de détruire la discordance en adaptant chacune de ses faces à la partie osseuse avec laquelle elles sont en rapport. La cavité articulaire est ainsi divisée en deux cavités secondaires pourvues chacune d’une synoviale.

Chez le fœtus, le squelette est d’abord entièrement cartilagineux. L’ossification, c’est-à-dire la transformation du tissu cartilagineux en tissu osseux, se fait progressivement et débute à la fois par plusieurs points d’un même os (points d’ossification). Les parties ossifiées accroissent d’étendue jusqu’à ce qu’elles se rencontrent, se confondent, et qu’en conséquence toute trace de l’ancien fonds cartilagineux ait disparu.

Chez le nouveau-né, le squelette est encore en grande partie cartilagineux, et c’est aux dépens de cette substance cartilagineuse que l’accroissement des os se fait. Ce n’est guère que vers vingt-cinq ans que l’accroissement est terminé et l’ossification complète.

L’étude des os est la base et le fondement de toute anatomie. Au point de vue des applications morphologiques qui deviennent ici notre principal objectif, son importance n’est pas moins considérable. Ce sont les os qui, par leur rigidité, donnent au corps ses proportions. Par la fixité de leurs saillies sous-cutanées, ils permettent les mensurations précises. Profondément situés, ils déterminent le plus souvent la forme générale de la région ; superficiellement placés, ils prennent une part directe au modelé de la forme extérieure. La configuration de leurs extrémités articulaires indique le sens et la limite des mouvements dont les articulations sont susceptibles. Enfin leurs rapports avec les muscles, qui tous s’y attachent par leurs extrémités, font de leur connaissance approfondie le prélude nécessaire et obligé de la myologie.

Dans l’étude qui va suivre, nous ne séparerons pas les os de leurs moyens d’union, et les articulations seront décrites à la suite des diverses pièces du squelette qui concourent à leur formation.