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CHAPITRE PREMIER

FORMES EXTÉRIEURES DE LA TÊTE ET DU COU


Article premier. — FORMES EXTÉRIEURES DE LA TÊTE


Je n’entrerai pas dans de grands développements sur les formes extérieures de la tête. Désireux de ne pas sortir du plan de cet ouvrage qui traite exclusivement de l’anatomie et de ses rapports avec la forme extérieure, je laisserai de côté les nombreuses variétés morphologiques individuelles, de même que les différences qui spécialisent les races je ne parlerai pas non plus de l’expression des traits du visage au repos ou en mouvement. Toutes ces questions si intéressantes demandent à être traitées à part, et ce n’est pas ici le lieu. D’ailleurs, la face humaine n’est pas, comme le reste du corps, voilée par les nécessités du climat ou les conventions sociales. Elle reste ainsi le grand problème soumis à tout instant à l’observation pénétrante de l’artiste. Sur ce point donc, l’expérience personnelle peut remplacer les données de la science, comme, dans l’antiquité, l’observation quotidienne du nu dans les gymnases a pu suppléer aux études anatomiques.


A la partie supérieure et postérieure de la tête, l’ovoïde crânien dessine sa forme sous la chevelure qui en masque les détails. Sur les têtes chauves, on peut reconnaitre les traces des diverses sutures qui sillonnent la surface du crâne. (Voy. pl. 2.)

Toute la partie antérieure de la tête est occupée par la face qui regarde directement en avant et dont le sommet, formé par le front, appartient également au crâne.

La tête repose sur le cou qu’elle déborde de tous les côtés, mais d’une manière inégale. La plus grande saillie est en avant, si bien qu’au niveau du menton la tête reste libre par en bas dans une petite région, la région sous-mentonnière, région qui a la forme d’un croissant embrassant par sa concavité la partie supérieure du cou dans sa moitié antérieure. Saillante sur la ligne médiane, cette région se creuse latéralement en deux dépressions très distinctes chez les personnes maigres (dépression sous-maxillaires ou sous-mentonnières) (Gerdy). Bien qu’au point de vue de la morphologie, je n’aie pas cru devoir séparer