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PEAU ET TISSU ADIPEUX.

Je signalerai, comme rentrant dans cette catégorie, la dépression de la peau sur la ligne médiane antérieure du tronc et sur la ligne médiane postérieure, à partir de la proéminente, la fossette de l’épicondyle, la dépression au niveau du tendon du deltoïde, la fossette fémorale, etc.

Parmi les sillons dus aux adhérences intimes de la peau aux parties profondes, il faut indiquer les plis de flexion du poignet ; les plis de flexion de la main et des doigts, le pli de l’aine, le pli de l’aisselle, le pli fessier. Je ne fais que les énumérer ici, parce que tous ces plis seront étudiés en détail avec les régions où ils se trouvent.

D’autres plis, bien que sans adhérence de la peau aux parties profondes, n’en sont pas moins constants, tels que les plis d’extension des doigts, le pli de la saignée, le pli du jarret, le pli de flexion du tronc, le pli demi-circulaire de l’abdomen, les plis de la région antérieure du cou désignés sous le nom de collier de Vénus, qui ne sont autres également que des plis de flexion.

Tous les plis dont nous venons de parler s’accusent sous l’influence des déplacements articulaires ; on les désigne sous la dénomination de plis de locomotion.

D’autres plis cutanés, spéciaux à la face, se produisent sous l’influence de la contraction musculaire. Ce sont les plis musculaires. Ils sont déterminés par les muscles de la face qui sont des muscles peaussiers. Attachés au squelette par une de leurs extrémités, ils attirent la peau par l’autre extrémité qui y prend insertion, et la plissent perpendiculairement à la direction de leurs fibres. Par les changements qu’ils font subir aux traits du visage, ils concourent à l’expression des sentiments et des passions.

Enfin, il faut encore signaler les plis ou mieux les rides de la vieillesse. Ils se produisent sur toutes les parties du corps. Ils résultent de ce que la peau cesse d’avoir l’élasticité suffisante pour revenir sur elle-même de la quantité que nécessiteraient les tissus qu’elle recouvre, atrophiés par les progrès de l’âge. Elle se double alors et forme ainsi des replis bordés de sillons dont la direction est des plus variées.

En outre des plis que nous venons d’étudier et qui disparaissent dès que la peau est détachée des parties sous-jacentes, il en est d’autres qui lui sont propres et dépendent de sa structure même. Je citerai d’abord les sillons papillaires de la plante du pied et de la face palmaire de la main. Les autres régions de la peau, vues à la loupe, offrent une multitude de petites éminences séparées par des plis losangiques qui lui donnent l’aspect grenu de la surface d’une orange. Il existe encore de petites saillies arrondies à la base des poils et qui, devenant quelquefois très apparentes sous l’influence d’une émotion vive, constituent le phénomène bien connu de la chair de poule.

C’est cette irrégularité de surface qui donne à la peau son aspect mat. Ce n’est que lorsqu’elle est tendue qu’elle devient lisse et brillante.