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MES PARADIS


LI


Ô Douleur, hydre bicéphale,
Mal physique où le corps des forts se tord dompté,
Affliction du cœur où lâchement s’affale
La plus ferme volonté,
Toi qui fis la loi même au héros du Stymphale,
Par Déjanire et par Nessus vengeurs d’Omphale,
Ô Douleur dont toute santé,
Du cœur le plus vaillant, du corps le mieux planté,
Doit quelque jour ouïr à son côté
Sonner lugubrement la marche triomphale,
À mon tour tu m’as souffleté
Du vent de ta double rafale,
Mal physique où le corps des forts se tord dompté,
Affliction du cœur où lâchement s’affale