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MES PARADIS


XLII


En quatre mouvements, deux temps, quelques avis !
Ne s’embêtera pas, qui les aura suivis.
Quand un sot vous arrête en chemin, passer outre ;
Préférer cependant l’imbécile au jean-foutre ;
Ne rien faire qu’un jour on doive renier ;
Croire que chaque instant qui vient est le dernier ;
Laisser de temps en temps sa cervelle en jachère ;
Trouver bon qu’un vacher soit fou de sa vachère ;
Apprendre le français chez les gens qui l’ont su ;
Le nez camard, ne pas prétendre au nez bossu ;
Vivre très près du sol pour s’en nourrir les moelles ;
Le plus souvent qu’on peut regarder les étoiles ;
Voyager ; ne pas trop respirer le même air ;
Et ne jamais rester un an sans voir la mer.