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MES PARADIS



Ô trésors tout au fond de la source
Qui commence à la fois et finit,
Ô trouvaille d’étoiles au nid,
Sirius caressant la Grande Ourse,

Ô bataille où les coups de canon
N’ôtent pas une plume au silence,
Ô hamac où le Sphinx vous balance
Et tout bas vous dit son petit nom,

Ô festin pour le rêve en fringale
Que repaissent les réalités
À la table des dieux invités,
Ô blasons dont l’orgueil se régale,

Ô voyages sous tous les climats,
Sans bouger, et la même seconde
Vous offrant Arkhangel et Golconde,
Ô tropiques parmi les frimas,

Ô tempêtes dans des barcarolles,
Ô rébus dont on est le devin,
Ô flambeaux que l’on boit comme un vin,
Ô vin dont on entend les paroles,